Atelier Kids in Cuisine avec PartenaMut + Concours à la fin !

9 Juin

Il y a un truc tout nouveau depuis quelques temps chez moi, c’est la durée des repas de mon râleur.
Avant, celui-ci dévorait, engouffrait tout ce qu’on lui donnait avec délectation et en redemandait même parfois, genre je frimais grave devant les copines.
Aujourd’hui, même des spaghetti bolo-courgettes n’obtiennent plus grâce à ses yeux, stoplé.
Je ne suis qu’incompréhension…

Ouuuuh, je sens qu’il y en a un qui va se retrouver avec du brocolis dans le nez, bientôt.

Et les repas peuvent facilement durer parce que Monsieur trie. Monsieur chipote. Monsieur fait le difficile !
Monsieur préfère d’abord manger toutes les miettes de viande avant de s’attaquer à la salade qui finalement ne sera pas mangée parce qu’elle lui pique la lèvre, pauvre enfant.
Alors on rince la salade et on lui re-propose mais entre temps, celui-ci a trouvé un vieux macaroni sec et oublié, qui était tombé sur sa chaise et préfère le croquer comme s’il s’agissait de son dernier repas, puis il décrète que ça lui suffit et qu’il n’a plus faim. Paye tes heures en cuisine, quoi.

Et je pige pas ce qu’il s’est passé entre le moment où je pouvais lui faire avaler la poubelle si je voulais et le moment où je suis devenue sa poubelle personnelle.
Et par un heureux hasard, PartenaMut m’a conviée, parmi d’autres parents blogueurs, à un atelier Kids in Cuisine mardi soir dernier. Et si vous me suivez sur Twitter ou sur Instagram, vous avez dû voir les photos en realtime ! Youhou !
Cet atelier consistait à apprendre quelques bonnes recettes saines et surtout des astuces pour faire manger des légumes à nos chérubins diaboliques et je crois qu’on sait toutes et tous (moi y comprise maintenant bouhouhou) combien parfois cela s’avère être un défi permanent !

Nous avons donc été reçus dans les locaux de [Mmmmh!] et accueillis par Pauline de Voghel, diététicienne-nutritionniste spécialisée en diététique de l’enfance. Elle est également auteure du livre « Les petits pieds dans les grands plats », un livre destiné aux enfants, avec des recettes faciles et de saison illustrées par et pour les petits. Et elle anime aussi des ateliers Kids in Cuisine ! Bref, she’s on fire, Pauline !

Et c’est tant mieux parce que Pauline de Voghel, elle est chouette et on sent que c’est important pour elle de manger bien, de manger sain et surtout d’apprendre à nos progénitures toute la variété d’aliments qui existe et la richesse d’une cuisine saine et savoureuse tant pour la santé que pour les chouettes moments passés en cuisine.

Parce que des chouettes moments, il y en a eu ! L’entrée était un houmous de printemps, où j’ai pu découvrir le Gomasio (ou Gomashio) qui est un condiment de sésame et qui peut remplacer le sel.  Et surtout (attention phrase de la soirée) : Il ne faut pas manger moins gras, il faut manger mieux gras. Essayer de varier l’apport en graisses, bien les choisir, sortir de l’éternelle routine de l’huile de tournesol dans tout (en plus du ketchup), il en existe plein d’autres et le mieux étant de les varier au gré de nos envies !

Après l’élaboration du houmous, place à la création des petits toasts sur légumes crus (carottes, choux-fleurs, céleris, radis…). Et là, tu peux laisser parler ta fibre Christina Cordula du légume et dire à ton toast qu’il est juste magnifaïque avec cette touche de vert de persil !!!

Et moi j’ai fait une patte d’ours, t’as vu ? Je suis au summum de ma créativité légumesque je crois. J’ai tout donné, tout.

Puis nous sommes passés au plat de résistance : des rouleaux de printemps aux lentilles et épinards. Faire une petite omelette de lentilles et épinards et rouler le tout en rouleaux avec des feuilles de riz et du soja ! Là-dessus j’ai posé ma question con du jour : Peut-on manger les épinards crus ? Eh oui, on peut, Pauline l’a confirmé !

Et puis nous sommes passés à table pour déguster nos oeuvres ! Mais comme pour les kids en cuisine, c’était sans alcool pour moi, sinon ma Chouquette allait être pompette !

Une très chouette soirée où j’ai appris surtout que pour faire manger du bon légume à mon râleur, il allait falloir que je sois créative ! Mais comme j’ai envie qu’il prenne autant de plaisir à cuisiner que moi à pâtisser, c’est décidé, tout bientôt on testera toutes les recettes de Pauline dans son bouquin au fur et à mesure des saisons ! Résolution de l’été, hop faut qu’il rentre dans son maillot deux pièces en crochet pour les vacances !

CONCOURS :

Et comme j’ai été gâtée pendant cette soirée, PartenaMut vous offre aussi la possibilité de gagner le Goodies bag ci-dessous qu’ils nous ont offert et je veux pas dire mais le panier est quand même super chouette, pliable et tout (et le logo est tout discret pour quelqu’un qui n’aime pas, comme moi, qu’on voit les marques). Et pour ça, il suffit de cliquer ici et de répondre aux questions !

partenammmmh

BonusBouffe – Tiens et si je faisais ça pour l’apéro ?

On va manger du pingouin ce soir !

Chéri, ce soir on mange du pingouin !

Ode à mes hormones de grossesse

3 Juin

Il était une fois, une toute petite fois,
Une fois qui a duré 9 mois
Où mon corps entièrement dédié
A s’échiner à la faire pousser
Ma toute petite, mon ange, ma vie
Qui aujourd’hui me voit et me sourit.

Cette fois, c’était en hiver

Ma chevelure épaisse, fournie, pleine de mystères
Éblouissait tant les badauds par sa vigueur extraordinaire
Que je distribuais oeillères et protections solaires.

Le vent, la pluie, et les tempêtes

Jusqu’à la naissance de ma chouquette
Ma chevelure n’en avait cure
Elle se nourrissait de sa belle allure.
Puis vint la fois de la délivrance
De cette crinière qui faisait bombance
Il n’en reste plus que douleur et désert crânien.
Non, il n’en reste plus rien.

Cette fois, je m’en souviens bien

Tout a commencé avec un chien
Ses poils qui s’entremêlent aux miens
Ceux de ma tête qui partent rejoindre les siens.
Mais dis donc on dirait mes cheveux ! me dis-je
Sont-ce les rois de la voltige
Pour que je les retrouve ainsi tout éparpillés
Au sol au lieu d’être sur ma tête bien collés ?

Non, personne n’a décidé de se suicider

En sautant de mon cuir chevelu affolé.
Mais quelle différence y a-t-il avec avant ?
Ramenez moi ma vigueur d’antan !!!

Tandis que je réfléchissais mais pas trop longtemps

Je me souviens de mon premier enfant,
Qui m’avait pris, en naissant, en plus de mes heures de sommeil
Ma magnifique chevelure dorée au soleil
Je compris alors que le seul point commun entre eux
C’étaient mes hormones, parties s’éclater sur l’île d’Yeu
Ou que sais-je, en me laissant dans un vide abyssal
Avec mes poignées de cheveux, en me laissant mes poils.

Aaaaaaaah que ne donnerais-je pour vous retrouver

Vous qui me donniez tant de beauté
Vous que tout le monde admirait en me complimentant
Alors même que j’étais exténuée, tout le temps.

Au diable les hormones de croissance

Que tous réclament en abondance
Donnez moi des hormones de grossesse en pilule
Que je puisse raviver mes pileux follicules ! 

Raaaaaah pu%@!µ de sa m#§$ la truie de c0µ !!!

Le kit de survie du nourrisson ou les indispensables à avoir quand tu deviens parent – Part 1

2 Mai

Quand je m’apprêtais à devenir maman pour la première fois de ma vie, j’avais un milliard de questions toutes plus pertinentes les unes que les autres sur l’équipement à avoir et je m’entêtais à saouler tout mon entourage avec ça. Et comme tout le monde m’envoyait bouler, alors je lisais beaucoup un peu de tout.

Je feuilletais magazine sur magazine, catalogue sur catalogue, site web sur site web, je me gorgeais de gigoteuses 0-6 mois, baignais mon cerveau dans les baignoires bébé et nageais dans un océan de baby-phones, d’envies et d’incertitude sur les bavoirs funky mais pas lavables ou moches mais que tu peux passer à 90°. Je faisais très souvent des overdoses et puis j’y retournais, comme une vraie droguée que j’étais.

Et je faisais ça partout et tout le temps, dans mon lit, sur le canapé en train de regarder un film, aux toilettes, dans le tram, bref j’étais devenue un point d’interrogation géant.

Et comme maintenant je suis une multipare (comment jme la pète graaaaave, ça se met sur un CV ça genre « Hobbies : Multipare ?), j’ai eu l’occasion de voir un peu tous les trucs dont finalement on ne se sert jamais et ceux dont on se sert jusqu’à la fin de ta vie ou presque.

Voici déjà la première partie de la loooooooooooooonnngue liste de choses que tu devras te procurer soit en les achetant, en les rachetant, en les volant, en te les faisant offrir, en les gagnant à un jeu sur le net, en les fabriquant, etc…

1. Un lit

Si tu es adepte du cododo, à moins que toi même tu ne dormes sur un tapis de fakir ou dans un cercueil biplace, il va bien falloir le faire dormir, ton môme, sur quelque chose d’un peu confortable.
Et dans ce cas-là un lit avec un matelas c’est mieux. Idéalement, des draps propres hein, ça mange pas de pain. De toute façon ils seront sales dans pas longtemps, ne te fais pas d’illusion, les vomitos et les cacas débordants vont t’y aider.
Si t’as peur de faire un sandwich avec lui la nuit, tu peux toujours le mettre dans un nid ergonomique ou un matelas de cododo pour qu’il soit un peu plus élevé et qu’il te regarde du haut de toute sa puissance et qu’il te hurle dessus dès qu’il a faim à la « c’est moi le boss tavu ».

Si au contraire, tu as signé une charte d’indépendance avec lui dès sa naissance et que tu veux le faire dormir dans le pigeonnier, un lit sera quand même le bienvenu et c’est mieux de le prendre avec un matelas (on en revient au confort dont ils ont besoin, ces exigeants !) et des barreaux parce que ces machins-là ça roule et ça tombe. Et ce serait ballot qu’il dégringole tout le pigeonnier dans la nuit, ça risque de te réveiller bêtement pendant ton rêve où tu réussis enfin à emballer Brad Clooney ou Jennifer Jolie (rayer la mention inutile).

2. Une table à langer ou un plan à langer pas trop bas
Ton dos t’en remerciera et parce que changer des couches sur un tatami ou sur un BZ, si t’as dépassé la trentaine et que tu commences à dire des trucs comme « dieu que la terre est basse » en laissant la ficelle de ton string dépasser, tu perds tout le peu de crédit et de sex-appeal qu’il te reste.

Attention Madame, t’oublies pas d’enlever le bébé avant de refermer hein !

3. Un transat, une chaise où on peut s’allonger, un coussin d’allaitement, un parc, bref un truc où poser le paquet
Nan parce que les bras, ça va bien 5 minutes mais ils ont autre chose à faire tes bras des fois genre prendre des chips d’un côté pendant que l’autre cherche la zapette sous les coussins du canapé. Et à moins d’avoir un lit à roulettes ou de confiner son gamin dans sa chambre toute la journée, c’est moyen bof de le poser à même le sol, même s’il est légèrement casse-nouilles aujourd’hui et que tu veux lui apprendre qu’il faut pas trop te chauffer.

Ca, c’est pour que ton gamin finisse comme dans Wall-E…

La table à langer, c’est pas dans cette catégorie par contre, on pose pas le paquet là-dessus pour aller te faire des frites tranquilloute pépère.

4. Une poussette

Personnellement, je ne jure que par le portage ! Moi mère nature au possible, je veux mon bébé contre moi qui fait dodo même s’il a faim, la poussette ça encombre, c’est moche souvent, c’est lourd, ça coûte cher, c’est relou dans les transports en commun…

Ok alors le jour où t’as un repas avec tes potes, qu’il fait 48°, que ton gamin est en train de baver de la transpiration sur ton décolleté et que tu n’arrives pas à manger ton durum sans lui faire un shampooing à la sauce andalouse, alors la poussette est pour toi (et pour moi aussi des fois j’avoue).

Hey salut toi, tu m’aides à descendre du trottoir ?

5. Une écharpe de portage et/ou un porte-bébé physiologique

Alors là je te vois viendre avec tes gros sabots de bois genre « nanani oui mais si on a une poussette pas besoin de porte-bébé » ou « nanani (oui tu dis nanani) l’écharpe de portage faut savoir la nouer et faut avoir fait Maths Sup » je t’arrête tout de suite ! STOP in the name of looooove.

Déjà, je suis une bille en maths et j’y arrive bien moi à la nouer cette écharpe. Bon ok je m’emmêlais un peu au début mais maintenant, je gère !
Et puis ensuite je m’en fiche c’est mon blog, je dis que ce que je veux.
Et de trois, même si y’avait pas de un ni de deux, oui pour moi l’écharpe de portage ou le porte-bébé sont des indispensables.

Ca se couple parfaitement bien avec une poussette parce que des fois justement bah t’as pas envie de la sortir ta poussette et t’en as pas besoin non plus. Et en plus de ça, tu sais très bien que tu vas galérer avec parce qu’il y a encore des travaux sur les trottoirs ou que tu vas devoir risquer ta vie et celle de ton enfant dans les escaliers qui mènent au tram parce que justement PERSONNE n’a mis d’ascenseur à poussettes à ta station de tram et que PERSONNE ne daigne t’aider à descendre ton tank, ces crevards…
Bah dans ces cas-là ouais t’es bien contente d’avoir ton petit paquet sur le ventre ou sur le dos, bien au chaud et en sécurité.

Ou alors tu combines les deux. Mais toi tu pourras baisser tes bras. Normalement. Je pense. J’espère.

 

La suite tout bientôt !

Alleluia !

21 Mar

Me revoici me revoilà ! Avec une méga bonne nouvelle qui date d’il y a 3 semaines déjà : j’ai mis bas, j’ai accouché, j’ai mis au monde, j’ai donné la vie, youpiiiiii !

Eh oui, ma Craouette mignonnette est née le 28 février à 11h15 et c’était un merveilleux accouchement !

J’avais fait des pieds et des mains pour ne pas subir le même genre d’accouchement que pour mon râleur, j’avais tout mis en oeuvre pour que je le fasse à ma manière, que j’en sois la véritable actrice et participante et pas seulement spectatrice d’un évènement sur lequel je n’ai absolument aucune prise. Et le mieux dans l’histoire, c’est que c’était super réussi !

Comme depuis, j’ai un peu l’impression d’être une espèce d’héroïne du quotidien, je me devais de faire des remerciements en bonne et due forme.

Les héros du quotidien

Je monte sur l’estrade revêtue de ma plus belle robe qui chatoie sous la lumière des projecteurs, je prends ma petite statuette en forme de bonhomme tout nu et je sors mon petit papier de mon soutien-gorge d’allaitement :

(Hum hum raclement de gorge) Wah je m’y attendais pas ! Franchement c’est…waouh !

Alors déjà, je tenais à remercier ma kinésithérapeute-sophrologue avec qui j’ai fait la préparation à l’accouchement. Brigitte, si tu me lis, tu rock. C’est à toi que je pensais à chaque contraction, bon je sais que dit comme ça c’est pas un super compliment, mais c’est tellement vrai.

Sexygyné, toi aussi t’as assuré, même si t’es arrivé une minute après qu’elle soit sortie, je te remercie d’être quand même venu me voir pour prendre des nouvelles et voir comment ça allait au début du travail.

Les sage-femmes, franchement vous étiez fantastiques, tant dans les moments où je gérais ma douleur grâce aux bons conseils prodigués par Brigitte que dans les moments où je hurlais comme si on essayait de me découper l’intestin avec des baguettes chinoises et qu’on m’assénait des coups de poing américain dans le dos. Vous ne m’avez jamais fait de remarque désobligeante, vous m’avez soutenue et encouragée tout du long. Vraiment merci !

Maman, tu es venue dès que t’as su, tu as géré sur tous les fronts au quotidien avec notre râleur, tu as pu être notre relais pendant les 4 jours à la maternité et c’était un tel soulagement de ne pas avoir à s’inquiéter et de pouvoir déléguer. Comme d’hab tu poutres tout, quoi.

Et puis enfin mon cher et tendre parce que même si tu n’avais pas l’impression de m’aider en me massant le dos pendant mes contractions, même si tu ne savais pas quoi faire pendant que je beuglais dans tes oreilles, même si la vue de certaines choses (dont je tairai l’aspect sous peine de perdre le peu de lecteurs qu’il me reste) t’ont sans doute refroidi pour quelques mois, tu es encore et toujours là respectueux, doux, attentif…autant envers moi qu’envers notre merveille ou notre grand bonhomme.

Ah et oui j’oubliais un remerciement primordial : merci à la baignoire où j’ai accouché qui m’a permis de m’assoupir pendant mes dernières contractions tellement j’étais bien au chaud.

2014-02-28 12.12.25

Ma baignoire, je garderai de toi un souvenir impérissable. Avec mon t-shirt qui sèche en guest.

Et pour finir, un petit aperçu de Mistinguette Craouette Pouet-Pouet qui joue déjà les stars blasées…

2014-03-08 14.25.19

Un mois…

24 Jan

Alors voilà, on a parcouru le chemin, on a tenu la distance (hommage à Kyo, parti tôt mais qui revient bientôt, mais quelle bonne nouvelle…).

Il reste 1 mois. Un tout petit mois dans ces 9 mois d’attente. Un mois pour qu’elle se fasse belle, qu’elle se pomponne avant d’être pouponnée !
C’est vrai que c’est long 9 mois, mais en même temps c’est si court pour créer un être humain comme ça pouf…

Mais c’est pour moi l’occasion de faire un petit bilan sur ces 8 derniers mois écoulés. J’aurais pu le faire à la toute fin mais soyons réalistes, dans un mois je n’aurai plus aucune vie ni aucune énergie et avant ça, je vais être super occupée à faire le plein de sociabilité avant de ne plus en avoir du tout, je prends donc les devants !

Juin 2013 (1er mois) : J’ai découvert que j’étais enceinte en ayant mal aux seins et en voyant mon humeur fluctuer assez rapidement. Des envies de pleurer soudaines alors que tout allait bien, les larmes qui montent aux yeux quand je riais trop fort et même mon rire devenait légèrement incontrôlable, je devenais hystérique donc.
Bref avant même un test de grossesse, j’ai senti dans mon for intérieur que quelque chose de pas trop trop habituel se tramait.
Les tests n’ont fait que confirmer mes soupçons et c’est avec délectation que nous avons pris cette nouvelle que nous attendions déjà depuis un petit moment mais finalement assez étonnés de ne pas avoir à attendre plus que ça.

Juillet 2013 (2è mois) : Nous partons en vacances chez des amis et nous attendons des nouvelles de mon gynécologue pour ma glycémie. Rien ne vient, nous sommes rassurés mais je décide quand même de faire attention à ce que je mange pour éviter de me prendre 20 kgs dans la tronche (histoire de ne pas agrandir encore plus mes joues de hamster). Nos amis sont les premiers à être au courant, forcément je suis malade, fatiguée et j’ai l’utérus qui tiraille donc difficile de cacher ça…

Août 2013 (3è mois) : Les 3 premiers mois passent à une vitesse folle, on dépasse le fameux cap où on peut le dire au monde entier ! Pour notre premier, nous l’avions crié sur tous les toits dès la prise de sang réalisée sans penser aux conséquences fâcheuses qui pouvaient arriver. Et puis nous avions eu cette menace de fausse couche qui nous avait bien refroidis. Pour cette grossesse-ci, nous avons pris sur nous et nous n’en avons quasi pas parlé jusqu’à ce que les 3 premiers mois soient révolus.
Ca a été aussi l’occasion de l’apprendre à notre râleur qui à défaut de sauter de joie et de nous couvrir de baisers comme dans les films américains nous a demandé où était la surprise, enfin la vraie, genre celle qu’il pouvait manger.
C’est également à ce moment-là que nous apprenons que je fais du diabète gestationnel et que je dois cette fois me mettre au vrai régime. Je suis joie.

Septembre 2013 (4è mois) : Rien de spécial à dire, la rentrée et puis les vraies vacances pour nous qui  commencent puisque nous n’étions pas partis…Les nausées sont passées, enfin ! Je regagne un peu d’énergie, ce n’est pas trop tôt !

Octobre 2013 (5è mois) : Je crois que c’est la meilleure période dans la grossesse, je commence à sentir bébé bouger vraiment, je suis bien, pas malade, pas trop fatiguée, j’en profite un peu plus et c’est justement le mois où je commence à avoir le plus de commandes de gâteaux. On a aussi la confirmation que notre râleur attend une petite soeur !

Novembre 2013 (6è mois) : J’ai commencé les séances de sophrologie pour ma préparation à l’accouchement, je commence à me préparer psychologiquement au fait que je ne veux pas de péridurale, nous allons bientôt visiter la maternité, les choses commencent tout doucement à devenir un peu plus concrètes autour de nous, les premiers bodies arrivent dans les armoires, les projets de réaménagement de l’appartement se concrétisent également sur le papier, mais il reste encore beaucoup à mettre en place !

Décembre 2013 (7è mois) : Nous visitons la maternité, j’enchaîne les rendez-vous en obstétrique, en diabétologie, les premiers monitoring.
Le 25 décembre, je me rends compte qu’il ne reste plus que 2 mois et que rien n’est vraiment fait au final, je suis prise d’une frénésie soudaine, on doit avancer, il faut que ça avance, on n’a pas le choix ! J’achète, je cherche d’occasion, je vais fouiller dans les greniers des grands-parents pour retrouver tout ce qu’on y a stocké, je cours entre Auderghem et Versailles pour aller dénicher LA bonne occasion, pour tester, comparer. Bref, je panique.

Janvier 2013 (8è mois) : Tout n’est pas encore fini mais l’essentiel est là. Je commence à envisager de faire ma valise pour la maternité, d’ailleurs je vais aller la faire après ça…

Ce que je retiens de cette grossesse :  Je ne suis pas spécialement bien quand je suis enceinte. La grossesse épanouie que certaines connaissent, ça n’a jamais été pour moi. Je suis stressée, angoissée…
Et puis bon, soyons réalistes, c’est pelant d’être malade les 3 premiers mois, entre 4 et 6 ça va mais vers le 7è mois, on recommence à être crevée et surtout à avoir de multiples douleurs qui se déclarent, le bébé bouge de plus en plus et de plus en plus fort, il fait mal souvent.
Mais je dois bien admettre que lorsqu’elle ne bouge pas, ça me manque et je m’inquiète. Je commence aujourd’hui à avoir de plus en plus de difficultés à me déplacer, on dirait une petite vieille ! Et me sentir diminuée et dépendante ne me plaît pas des masses…
Je ne me plains pas non plus, je trouve ça complètement incroyable à chaque fois que je la vois à l’échographie, que moi j’ai réussi à fabriquer cette chose (bon avec l’aide de mon mari bien sûr) mais qu’elle soit là et bientôt prête à sortir et à se détacher de moi pour suivre son petit bonhomme de chemin est un phénomène qui tient du miraculeux, pour moi.

Fleuraufusil.fr

 

Ce que je ne vais pas regretter :
1. Mes nuits qui sont déjà pourries depuis un moment, parce qu’insomnies, parce qu’impossible de trouver une position correcte malgré mon coussin d’allaitement, parce que des cauchemars et des rêves capillotractés qui me réveillent, parce que la vessie pleine en quelques minutes. Du coup j’ai hâte de pouvoir me remettre à nouveau bientôt sur le ventre pour faire un gros dodo d’une heure au moins.
2.Les nausées de début de grossesse, je vous ai déjà dit que j’étais légèrement émétophobe ? 3. Les douleurs, qu’elles soient utérines, contractiles, rénales, dorsales…
4. Le diabète gestationnel, évidemment, même si je suis apparemment condamnée à vie à devoir faire attention à ce que je mange.
5. Les visites incessantes à l’hôpital. Pour cette grossesse, je voulais être suivie par une sage-femme libérale près de chez moi mais mon gynécologue en a décidé autrement au vu de ma santé en carton et a préféré le faire lui-même avec les sage-femmes de l’hôpital. Ok, très bien…mais du coup les déplacements se font plus longs et plus compliqués !
6. La petite appréhension que j’ai à chaque fois que je mange quelque chose de cru ou quand je côtoie des enfants malades.
7. Mes 17 kilos partis…
8. Les larmes qui arrivent devant les séquences émotion des émissions ou des films, ce qui du coup m’empêche de regarder la suite de Homeland parce que je sais que je vais être une boule de nerfs du début à la fin. Et chut taisez-vous je ne suis pas Jennifer Lawrence !

Ce que je vais regretter :
1. La sentir grandir en moi, vivre, pousser, prendre de la place, être là, présente et être la seule égoïste à pouvoir en profiter.
2. Les séances de sophrologie qui vont se transformer en séances de rééducation périnéale.
3. Mes cheveux, mes magnifiques cheveux que je ne perds presque plus, qui sont soyeux, brillants, faciles à coiffer, qui ne nécessitent que 2 shampooings par semaine et que je vais perdre par poignées dans peu de temps…
4. Les gens aux petits soins pour moi…(oui bah oui je dois bien admettre que c’est quand même agréable).
5. Que ma peau soit tellement jolie qu’on m’appelle Mademoiselle et qu’on me prend pour une étudiante dans la rue.
6. Les bisous de mon grand sur mon ventre à sa petite soeur qu’il attend impatiemment mais je sais qu’ils seront vite remplacés par de vrais bisous directement pour elle.
7. Mon ventre, qui même s’il me gêne parfois, me manquera un peu quand même une fois qu’il ne sera plus là (ce qui est complètement paradoxal vu que je râle assez sur mes bourrelets comme ça mais ce n’est pas le même type de ventre évidemment).
8. Ma robe de grossesse qui mettait bien en valeur mes rondeurs de future maman et que je ne remettrai probablement jamais puisqu’elle mettra bien en valeur mes bourrelets.

Un mois, ça va passer tellement vite et c’est en même temps tellement long, je n’appréhende pas vraiment l’accouchement, beaucoup moins que pour mon premier ! Un mois pour accueillir notre nouvelle venue dans son nouveau foyer, pour s’organiser, pour accueillir les derniers meubles, pour se débarrasser des anciens, pour encore s’entraîner à prendre conscience de son corps et pour la laisser encore un peu au chaud qu’elle prenne des forces avant d’affronter l’hiver belge ! Rien qu’un petit mois…

Le mensonge de Noël

29 Déc

Voilàààà Noël est passé…enfin la date parce que la distribution de cadeaux va continuer de notre côté pour notre râleur et pour les enfants de nos amis que nous n’avons pas encore pu voir.

Cette année était la première où notre fils se rendait réellement compte de l’impact de Noël sur notre quotidien. Parce que oui, c’est un impact énorme. On en entend parler pendant des semaines auparavant, on décore la maison, on achète le sapin, on fait des gâteaux, on apprend des chants de Noël, on regarde des dessins animés qui en parlent…

Comme expliqué l’an dernier, en Belgique, il y a aussi Saint-Nicolas qui arrive le 6 décembre et qui prépare mentalement à la folie des fêtes. C’est la première étape de l’acceptation de tout ce stress. Parce que oui finalement, les fêtes c’est hyper stressant de manière générale mais surtout quand on est parent d’enfants qui commencent à se poser des questions sur le monde autour d’eux.

Il faut que les parents jouent le jeu si on veut conserver un peu de cette douce innocence et de cette croyance (que d’aucuns jugeraient inutiles mais personnellement j’ai adoré Noël et j’ai adoré croire à tout ça pendant des années, et toute la violence commerciale m’est apparue par après amenant son lot de désillusions). Et des fois ce jeu se complique assez bizarrement.

Il faut donc inventer, imaginer, créer…en gros, il faut mentir. Et encore n’étant pas croyants ni pratiquants, nous ne faisons pas en plus intervenir des mythes religieux dans nos histoires sinon on ne s’en sortirait plus !

En fait, c’est assez bizarre parce que je ne me souviens pas avoir déjà menti à mon fils, que ce soit dans des situations délicates, dans mes réponses à ses questions, j’ai toujours essayé de lui dire la vérité par respect pour lui et pour l’être qu’il est, je ne me suis jamais cachée derrière des mensonges nébuleux, même si mes explications hasardeuses données un peu au dépourvu ne lui ont pas paru claires du tout certaines fois !
Alors on recommençait du début histoire de retrouver un peu de clarté, mais on ne mentait pas.

Et là je me retrouve à inventer des carabistouilles illogiques au possible sur le Père Noël, sa capacité de distribution de milliards de cadeaux en une nuit, le fait qu’il dépose des cadeaux pour d’autres au pied du sapin, et le fait qu’il en a déposé pour lui chez d’autres personnes.

Et là concrètement, ça ne rime à rien pour lui.

Il ne dit rien, il acquiesce, mais du coup il s’embrouille un peu se demandant ce que Papa Noël va lui amener pour son anniversaire qui sera en février. Il demande pourquoi Papa Noël n’a pas déposé tous ses cadeaux d’un coup chez lui ? Bah oui hein pourquoi ? Alors tu t’empêtres dans des raisons vaseuses qui ne seraient probablement plus acceptées s’il avait 5 ans de plus.

Donc tu te dis que tu vas devoir t’adapter tous les ans avec sa crédulité qui va réduire au fur et à mesure et les mensonges vont devenir de plus en plus bêtes et difficiles à digérer.
Mais c’est aussi un choix de notre part, de ne pas lui dire la vérité pour une fois. Et on doit l’assumer par nos mensonges.

On se rend bien compte que c’est idiot, mais je ne sais pas pourquoi je n’ai pas envie de lui dire tout de suite que non c’est Papa et Maman qui lui achètent ses jouets, que la liste est faite uniquement dans le but de savoir ce qu’il veut pour aider famille et amis à lui trouver le cadeau de ses rêves, qu’on passe des heures dans les magasins à galérer pour trouver ce qu’il veut, qu’on dépense l’équivalent du PIB de la Micronésie et que c’est pour ça qu’il peut manger des spaghetti au jambon pendant 2 semaines après.  Non je n’ai pas envie de lui parler de tout ça, pas maintenant. Je fais l’autruche sans doute…

J’avais lu dans un article que finalement tout cela importait plus aux parents qu’à l’enfant, que la découverte de la vérité attristait plus les grands que les petits, c’est sans doute vrai, on perpétue une tradition qui finalement nous fait plus plaisir à nous qu’à eux. Mais qu’importe si dans l’histoire, tout le monde est content, non ?

Liste des mensonges de ces derniers jours :

_Comment fait Papa Noël pour distribuer tous ses cadeaux ? Papa Noël a un pouvoir magique : il peut arrêter le temps. Donc le 24 décembre à minuit, la terre s’arrête de tourner, le monde également, les gens dorment donc ne se rendent compte de rien et quand Papa Noël a terminé, la terre recommence à tourner et la nuit se poursuit.
Du coup on doit s’y tenir pour l’instant si on veut rester un minimum logique, les cadeaux c’est forcément après minuit ! Donc le lendemain matin pour lui…

_Pourquoi Papa Noël distribue des cadeaux pour les autres chez nous et inversement ? Comme ça, il y a des cadeaux partout dans le monde, pardi ! Et tout le monde a quelque chose au pied de son sapin.

_Pourquoi Maman a reçu des cadeaux avant que le Papa Noël ne soit passé ? Et pourquoi les grands se font des bisous et se disent merci ? C’est simple, Papa Noël ne passe QUE pour les enfants sages, les grands ne sont plus des enfants mais comme on aime bien offrir et recevoir des cadeaux, on s’en offre entre grands pour se faire plaisir !

_Pourquoi le Papa Noël du magasin il ressemble pas au Papa Noël qu’on avait vu hier ? Euh…(intense réflexion). Oh regarde un poisson mort dans le ciel !

 

Et vous, qu’avez-vous décidé ? Mentir ? Dire la vérité ? Qu’est-ce que ça a changé de dire la vérité ? Et quels ont été vos mensonges, vos versions ?

Mais qu’est-ce que ça peut vous foutre ?

10 Déc

Aaaaaah alors voilà le fameux point de friction entre celles qui ont fait comme ci, celles qui ont fait ça, qui ont vécu ci et qui ont vécu ça. Qui y vont de leurs « bons » conseils sur tous les sujets concernant la parentalité !

La voilà cette fameuse terre de conflits où sans le vouloir, en énonçant tes envies, tes besoins, tes désirs liés à ta grossesse, à ton accouchement, à ta parentalité, tu entres dans une gueule sans fond comme tu entres en politique, où tu te fais mâcher, broyer, avaler, digérer, recracher dans un état plus que limite si tu es un tant soit peu sensible et si tu cherches des réponses, ce qui est finalement le lot de toutes les futures mères, non ?

Je l’avais bien visitée cette terre, du temps de ma première grossesse…cette terre où tu ne fais que rencontrer des gens qui, tu ne sais pas trop pour quelle raison, s’échinent à instiller le doute dans tes pensées et où certaines bonnes volontés te disent de passer outre et de faire comme tu le sens.
Et tu culpabilises de ne pas avoir assez de leur bon sens pour arriver à prendre tes distances, où tu te dis que tu es faible d’écouter et de te laisser influencer aussi facilement et de ne pas avoir assez de jugeotte pour tout savoir faire toi-même intuitivement et te faire suffisamment confiance.

J’ai peut-être moi aussi été habitante de cette terre sans m’en rendre compte et y suis allée de mon bon conseil sur tout auprès d’une future maman amie et j’en suis désolée si ça a été le cas. J’ai déménagé, si ça peut vous rassurer.

Et sur cette terre, tu te retrouves à devoir te justifier quant à ton choix d’allaiter par exemple. Alors que beaucoup de gens te demandent pourquoi tu t’emmerdes finalement, c’est tellement plus facile les biberons ! Et puis est-ce que tu auras assez de lait hein ? C’est pas dit que tu le réussisses cet allaitement finalement ! Mère sacrificielle, va !

Et a contrario, on te demande de te justifier si tu donnes des biberons à ton enfant. Alors que l’allaitement naturel, c’est tellement mieux pour eux. Tu veux que ton enfant soit malade tout le temps ? Et pourquoi tu n’essaies pas quand même, tu peux au moins faire ça non, pour ton enfant ? Mère indigne, va !

Mais j’ai une question qui me brûle les lèvres à chaque fois et que je n’ose pas poser, de peur que la terre de conflits ne se transforme en terre de disputes : MAIS QU’EST-CE QUE CA PEUT VOUS FOUTRE À VOUS ?

J’ai choisi pour mon deuxième accouchement de ne pas prendre de péridurale et oui je vais douiller très certainement, mais sérieusement qu’est-ce que ça peut vous foutre ? C’est MON corps ! C’est MA souffrance ! C’est MOI qui vais douiller, pas VOUS. C’est MOI qui m’y prépare, pas VOUS ! C’est moi qui assume mes choix, pas vous !
Je ne vais pas vous reprocher à vous de ne pas m’avoir assez convaincue de prendre la péridurale en venant vous poser un stimulateur musculaire intensité 220 volts sur le bas des reins pour vous montrer ce que VOUS m’avez infligé !

J’ai choisi d’allaiter naturellement mon enfant autant que faire se peut mais sérieusement, qu’est-ce que ça peut vous foutre ? Ce sont MES seins ! C’est MON temps ! C’est MON envie ! C’est MA fatigue !
Je ne vais pas me mettre à vous arroser de mon lait en représailles parce que vous ne m’avez pas assez convaincue de prendre du lait artificiel et que je regrette mon manque de sommeil pendant que j’aurais pu laisser le papa s’occuper de sa progéniture !

Et si j’avais choisi le biberon parce que je n’avais pas envie d’allaiter naturellement, qu’est-ce que ça aurait changé pour vous ? Est-ce que mon enfant aurait été moins aimé, moins choyé ? Et sincèrement qu’est-ce que ça peut vous foutre tant que MON enfant est nourri à SA faim ?

Si j’avais choisi d’accoucher dans l’eau, chez moi, en maison de naissance, dans la forêt, dans ma piscine…tant que vous n’êtes pas là pour assister et voir la tête de mon bébé sortir , sérieusement qu’est-ce que ça peut vous foutre ? En quoi c’est important pour vous que je ne veuille pas accoucher à l’hôpital tant que j’anticipe et prépare suffisamment MON accouchement pour palier aux divers problèmes qui pourraient survenir ?

Et en quoi ça vous importe que j’accouche en milieu hospitalier ? Et si j’ai envie d’accoucher debout ? Ou à 4 pattes ? Si je veux écouter Patrick Sébastien pendant mon accouchement ? Si je veux pouvoir rebondir autant que je veux sur une grosse balle ? Si je veux me suspendre à des cordes ? QU’EST-CE QUE CA PEUT VOUS FOUTRE ?

Vous pensez quoi, quand vous m’écoutez émettre mes désirs ? Que je suis une irresponsable qui fait tout pour faire subir à son enfant le pire sort possible ? Est-ce que j’ai émis l’idée de le tuer à la naissance ? Est-ce que j’ai émis un quelconque désir de prendre mon enfant pour un punching-ball dès son plus jeune âge ? Est-ce vous m’avez entendue dire que j’ai décidé de le laisser mourir de faim pour l’expérience ?

Non je veux juste vivre ma grossesse, mon accouchement et ma parentalité selon mes convictions, selon mes possibilités, mes propres limites qui m’appartiennent, selon MES choix en accord avec celle qui arrivera bientôt dans notre vie et que je vais apprendre à connaître en prenant MON temps et pas le vôtre.

Alors sérieusement, avant d’émettre la moindre opinion sur mes choix, si vous y réfléchissez quelques secondes et si au fond vous vous rendez compte que vous n’en avez rien à foutre de ce que j’ai choisi et de ce que je vais subir en pleine conscience, chut, ne dîtes plus rien, laissez-moi tranquille, vous serez gentils, merci.

Zeeeeen…

Le jour où j’ai fait mes adieux à Paris

4 Déc

D’aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours vue vivre à Paris.
Je suis une banlieusarde en vrai, pas une vraie parisienne avec un code postal qui commence par 75. Je suis la fausse parisienne qui connai(ssai)t la ville aussi bien que sa poche, qui avait ses endroits secrets, ses repères, ses fiefs…

Lorsque l’on me demandait d’où je venais, il m’était plus facile de répondre Paris que de m’empêtrer dans des noms de villes de banlieue proche dont tout le monde se fout ou a peut-être déjà entendu parler un temps lors d’un fait divers sanglant ou de rumeurs crapuleuses sur des malversations politiques.

Donc Paris, c’était comme chez moi finalement. Je n’habitais qu’à 7km du premier parisien, à vol de pigeon, j’aurais presque pu lui faire caca dessus tous les matins après mon petit dèj.

Quand j’étais petite, je clamais volontiers que plus tard, je vivrai dans un loft à New-York avec vue sur les gratte-ciel ou dans un petit appartement de Montmartre au rez-de-chaussée avec un tout petit jardin dans une impasse. Dans les deux cas, donc, il me fallait beaucoup d’argent. Mais comme j’avais également prévu d’être écrivain et pianiste mondialement reconnue ainsi qu’institutrice et vétérinaire à mes heures perdues, je pensais que l’argent tomberait du ciel, comme les cacas de pigeons parisiens !

Hey salut touriste !

Et puis la vie est arrivée. Avec son lot de surprises et de découvertes, de difficultés aussi parfois. J’ai donc rencontré mon belge au hasard et la vie s’est chargée du reste.

Quand je l’ai rencontré pour la première fois, je situais bien Bruxelles mais je n’y avais jamais mis les pieds. Par manque d’attrait sans doute, la Belgique ne m’avait jamais vraiment fascinée, ça n’était pas le pays le plus glamour non plus. Ma mère avait eu dans sa prime jeunesse un mariage fâcheux avec un belge et aujourd’hui encore, elle cherche le nom de la ville où elle était venue pour rencontrer sa belle-famille. Dire si ça lui avait marqué l’esprit !
Bruxelles était pour moi ce « plat pays » que Brel chantait (alors qu’en fait il ne chante pas du tout Bruxelles dans cette chanson et ça m’a d’ailleurs valu quelques déconvenues lorsque j’ai dû mettre des grappins sous mes chaussures et prendre des mousquetons au cas où pour monter certaines chaussées bruxelloises). Je savais qu’on y mangeait des frites, du chocolat, qu’on y buvait de la bière tout en disant « une fois » à toutes les fins de phrases. Bref, le summum du cliché.

En gros, j’étais une vraie quiche en Belgitude.

Alleï t’viens on va aller s’prendre des moulfrit’ une fois !

La première fois que j’ai rencontré celui qui allait être mon futur mari, j’étais en terrain connu, il était de passage à Paris, je lui ai dit « allons boire un café !« , je savais où aller, où l’emmener, j’avais matière à l’éblouir avec ma ville, mon chez-moi, je lui avais donné rendez-vous sur les marches de l’Opéra Bastille et nous étions allés dans le Marais déguster une part de tarte. Tout cela m’appartenait, faisait partie de mes habitudes de parisienne et je pensais, à l’époque, pouvoir en profiter toute ma vie de ces rues, de ces quartiers, de cette ambiance.

Et puis j’ai mis les pieds à Bruxelles.

Première constatation : j’ai détesté.
C’était en mars, il pleuvait ce week-end là, ce bordel architectural heurtait mes rétines formatées par les immeubles haussmanniens, j’ai eu du mal à me faire aux multiples sirènes de Chicago des ambulances et de la police, tout me semblait assez sombre, rouge et…nordique. Bref, entre Bruxelles et moi ça n’a pas été le coup de foudre DU TOUT.

Bouuuuh pas belle booooouuuuh ! Tu pues du cul !

J’ai passé un an à faire les allers et retours entre ces deux capitales tant et si bien qu’au bout de cette année à vivre dans mes valises, nous avons décidé que je m’installerai à Bruxelles, plutôt que mon amoureux à Paris. Aussi bien pour des questions de budget que de travail à ce moment-là.
C’est donc un peu à contre-coeur que je quittais ma ville-lumière, celle qui faisait partie de moi, que je chérissais au plus profond de moi-même pour m’installer dans ce trou.

Il m’aura fallu quelques années pour m’habituer, pour apprécier la ville, pour ne pas sans arrêt la comparer comme on compare son nouveau compagnon à un ex dont la rupture n’a pas été entièrement consommée.
Le deuil ne se fait pas en un jour et j’avais jusqu’à il y a encore quelques années l’espoir que l’on puisse un jour revenir vivre à Paris et cette fois avoir un code postal qui commence par 75.

Mais rien qu’en l’écrivant, je prononce « septante-cinq » dans ma tête et non « soixante-quinze »…

Je suis partie à Paris le week-end dernier pour retrouver des amis. Un aller-retour express comme j’en ai l’habitude mais qui cette fois, je ne sais pas trop pourquoi, n’avait pas la même saveur. Peut-être parce que je partais seule sans ma famille ou simplement peut-être parce que Paris ne me fait plus autant vibrer.

J’étais assise dans le Thalys qui avançait et quittait la gare de Bruxelles-midi et j’ai adoré la vue que j’avais. J’ai adoré regarder ces immeubles que je connaissais sur le bout des doigts, j’ai adoré entrapercevoir les coins dans lesquels je me suis promenée maintes et maintes fois, j’ai adoré en découvrir encore de nouveaux que je n’avais jamais remarqués, j’ai adoré ce que je voyais et mon coeur a vibré pour Bruxelles, pour cette ville qui est devenue mienne au fil des ans, malgré tout ce que je détestais au départ, malgré les difficultés que j’ai eues ici pour reconstruire ma vie.

(c) Marc Segond

Bruxelles est MA ville. C’est un constat surprenant et j’en étais la première étonnée. Je suis chez moi ici. Je suis petit à petit tombée amoureuse de cette ville et lorsque des amis viennent de France, c’est avec un plaisir non dissimulé que je leur fais partager nos coins, nos fiefs, nos endroits favoris, nos habitudes.  Et même si c’est parfois encore difficile, même si je râlerai encore très certainement contre elle, je me dis qu’il n’y a pas un pays ni une ville où la vie est complètement sereine.

En arrivant à Paris, ce sentiment a été plus que confirmé : le métro, le RER, les gens, le climat maussade actuel. J’ai assisté en l’espace de 15 minutes à 3 disputes environnantes à la Gare du Nord. Les chemins que j’empruntais ne vrombissaient plus en moi comme avant, il n’y avait plus de plaisir. J’en ai déduit que je n’étais plus amoureuse de Paris.
J’en apprécie toujours autant la beauté et j’aime toujours autant m’y promener. Mais je crois que j’ai définitivement fait mon deuil parisien. Il m’aura fallu presque 8 ans pour arriver à tourner cette page parisienne mais aujourd’hui, je crois que peu de raisons valables me feront revenir un jour et quitter Bruxelles, qui m’a adoptée et que j’ai adopté.

…et bêtement, je me suis excusée.

26 Nov

Je suis tombée sur l’article de Cranemou qui faisait référence à l’article de Marie-Hélène Lahaye qui a beaucoup tourné sur les réseaux sociaux ces derniers temps.
Je n’avais pas encore eu l’occasion (l’envie aussi peut-être) de le lire parce que j’aime bien faire l’autruche jusqu’à ce qu’un jour, je sorte la tête de mon trou et qu’enfin, je m’informe.
Sur MagicMaman, ils ont également publié des témoignages de suivis gynécologiques vécus comme de la violence morale.

Alors j’arrive un peu après la tempête, j’en suis bien consciente mais je me dis qu’un rappel est toujours le bienvenu.

Alors que je lisais l’expérience de Cranemou, je me suis souvenue de ce que j’ai dit à tous après mon accouchement « non l’accouchement s’est bien passé, c’était long, mais dans l’ensemble ça s’est bien passé« . Et de fait, mon accouchement n’a pas été aussi terrible ni aussi humiliant et frustrant que celui de Cranemou. Je me suis donc toujours demandée si j’avais le droit de m’en plaindre en sachant que d’autres se passaient beaucoup plus mal que le mien.
J’en suis finalement arrivée à un stade où selon moi, ça pourrait toujours être pire et je pars du principe où si ni mon enfant ni moi ne sommes morts finalement, c’est que ça s’est bien passé.

Après en avoir également discuté avec ma sophrologue qui fait ma préparation à la naissance pour ma deuxième, je me suis rendue compte que finalement cet accouchement aurait pu nettement mieux se passer avec un peu de patience et moins de surmédicalisation. Je tiens quand même à dire que malgré tout ce que je vais raconter, il y a eu deux personnes qui ont été humaines et m’ont traitée comme une personne et non pas comme un sac : la gynécologue de garde et une des sages-femmes le soir de mon arrivée qui est malheureusement partie au matin. Bon, c’est long, j’ai pas réussi à synthétiser…

Tout d’abord revenons à mes 6 mois de grossesse, il y a 4 ans.
Cette fois-là, nous nous sommes rendus à l’hôpital où je devais accoucher, pour une réunion d’informations sur le déroulement et tout le processus de l’accouchement, cette réunion devait également nous permettre de poser toutes les questions auxquelles nous ne trouvions pas de réponse.
C’est un hôpital qui a le label « ami des bébés« , ce label je sais ce qu’il signifie en théorie (aide à l’allaitement maternel, peau à peau privilégié, pas ou peu d’épisiotomies, respect de la position) mais je ne sais pas ce qu’il signifie en pratique. Je n’ai jamais entendu aucune différence avec un autre hôpital dans les témoignages que j’ai pu entendre jusqu’ici.
Pendant cette réunion, on nous a diffusé un film, plus parlant sans doute qu’une infirmière ou une sage-femme qui relate ses expériences. Seulement, ils n’avaient plus qu’une cassette, l’autre ayant été perdue : celle des accouchements dits « difficiles » (accouchement en siège, césarienne, cordon bloqué autour du coup, manipulation de forceps, etc). L’infirmière à la fin nous a lancé « bien sûr il n’est pas dit que vos accouchements soient aussi difficiles que ceux-ci !« .

Toutes les futures mamans présentes dans la salle se sont regardées dans un silence de mort. Nous étions toutes à 6 mois de grossesse, c’était trop tard pour rebrousser chemin, c’est vers ça que nous nous dirigions, vers toute cette douleur et cette peine.

Voilà comment j’ai inconsciemment envisagé mon accouchement pendant les 3 derniers mois restants.

Le jour J-1, mon fils avait 5 jours de retard, autant dire que malgré le stress j’étais hyper pressée qu’il sorte. Hâte d’enfin le rencontrer et de le tenir dans mes bras ! Et puis un soir, j’ai senti un écoulement…Je n’étais pas sûre que ce soit la poche qui s’était rompue, ça me paraissait bien peu comparé aux chutes du Niagara qu’on m’avait décrites ! Il était 19h, j’ai appelé la maternité pour savoir ce que je devais faire.
Une sage-femme m’a dit de venir vérifier quand même et m’a demandé de mettre une serviette. A priori rien d’urgent, même si c’est le liquide amniotique, j’ai 1h pour arriver et me rendre à  l’hôpital qui est à 20 min à pieds de chez moi. J’appelle mon mari qui me rejoint et nous partons tous les deux.

Arrivés sur place, on me demande de donner ma serviette hygiénique pour savoir si c’est bien du liquide amniotique que je perds. Ils veulent l’analyser directement sur la serviette. Ok, moi j’y connais rien, je m’exécute. On me dit que si ce n’est pas ça, je devrais rentrer chez moi.

On me dit d’aller marcher dans les couloirs pour accélérer le travail. J’arpente le seul couloir en écoutant les femmes hurler, en allant voir la salle d’opération pour les césariennes qui est ouverte. Bon mood, quoi.
Une heure plus tard, ça ne va pas avec la serviette, il y a trop de produits chimiques dessus et ils ne sont pas sûrs que ce soit bien du liquide amniotique. Ils me demandent ce que ça pourrait être d’autre…euh…bah je ne sais pas je ne me suis pas mis de bouteille d’eau dans le vagin non plus, donc à part ça je ne vois pas. J’ai l’impression qu’on me prend un peu pour une conne. On me dit que mon col est à peine à 1. J’explique que j’ai des contractions depuis deux semaines toutes les 20-30 minutes mais qui sont apparemment inefficaces.

Après un frottis fait avec toute la bonne volonté du monde, ils décident de me mettre sous monitoring le temps de recevoir les résultats. Je n’en décollerais que le lendemain.

Le verdict tombe : c’est bien du liquide amniotique, la poche s’est juste fissurée, il va falloir attendre pour voir ce qu’il va se passer maintenant.

On me place dans une salle d’accouchement, mon mari sur un siège. Il doit être 22h et quelques. On m’explique : Si la poche ne s’est pas rompue cette nuit et si les contractions n’ont toujours aucun effet, dans 12h donc vers 10h du matin, on me ferait une perfusion d’ocytocine pour accélérer le travail.
Ok. Je comprends. En attendant, on me colle sous antibios sous perfusion et mon ami le monitoring refait surface.
Je le garderai jusqu’au lendemain avec le coeur, les mouvements de mon bébé et les alarmes quand on le perd en Dolby Surround THX qui m’empêchera bien évidemment de fermer l’oeil de toute la nuit.

A 8h du matin, je suis épuisée, je n’ai pas dormi du tout, on me demande pourquoi je ne me repose pas en plaisantant sur le fait que ce n’est pas après que je pourrai me reposer. Docile, je souris entre deux contractions.
On m’autorise enfin à me lever avec ma perf et à prendre un petit déjeuner, on me dit que ce sera probablement la dernière fois que je mange et que je bois et que je dois en profiter. Ca sonne comme le dernier repas d’une condamnée. J’aurais préféré autre chose que de la bouffe d’hôpital comme dernier repas mais j’ai tellement faim depuis la veille que tant pis, je mange.

Mon répit durera 2h, je rebondis sur la balle, je plaisante avec mon mari, j’ai de plus en plus de contractions mais quand une autre sage-femme vient vérifier mon col, il n’a bougé que d’1cm. Je désespère. Elle me dit que je vais avoir droit à ma perfusion d’ocytocine.

Je ne sais pas si je dois être joie ou m’inquiéter. On m’a déjà dit que ça rendait un accouchement plus douloureux. Je comprends bien aussi avec leurs sous-entendus que je prends la place de quelqu’un d’autre à squatter là depuis la veille et qu’il faudrait peut-être que ce bébé sorte un jour, que ce serait mieux si c’était aujourd’hui…

Moi aussi, je veux qu’il sorte. Et je n’y connais rien, alors je laisse faire…

Je ne peux plus sortir de mon lit une fois les perfusions faites, on me colle de nouveau sous monitoring. Je demande à baisser le son, mais dès qu’on perd le signal, une nouvelle infirmière revient et le remonte parce qu’ils doivent l’entendre de dehors. Je ne dis rien. C’est pour la sécurité de mon bébé, je crois.

A 3cm, on me demande si je veux une péridurale. Les contractions commencent à être vraiment fortes et je suis tellement fatiguée que j’accepte, je me dis qu’un peu de répit ne me fera pas de mal…alors que je comptais faire sans au départ.
L’anesthésiste arrive visiblement entre deux opérations, pressé et de mauvais poil, il me demande de faire le dos rond, je n’y arrive pas parce que j’ai une contraction pile à ce moment-là. Il s’impatiente et me dit qu’il était en salle d’opération, qu’il ne peut pas rester longtemps et me pique pendant la contraction. Je sursaute, il m’explique brièvement comment je dois me servir de la pompe et s’en va aussi rapidement qu’il est arrivé. La pompe, comme bouée de secours dégonflée, restera collée à mon pouce jusqu’à la fin.

Le répit dure une demi-heure. Pendant une demi-heure, je sens un soulagement dans mes reins. Enfin ! Ca ne me pèse plus !
Et puis insidieusement, ça recommence. Les douleurs reviennent petit à petit, j’ai mal de plus en plus régulièrement, je demande à une sage-femme si c’est normal d’avoir mal quand même malgré la péridurale, elle me dit que non et me demande si elle doit rappeler l’anesthésiste…ce à quoi je ne sais pas trop quoi lui répondre. Je lui dis que si ça ne la dérange pas, je préfèrerais. Je m’envoie des doses de cheval inutiles avec la pompe. Une autre sage-femme vient me voir et regarde mon col, il est à 5cm. On n’y est pas encore.

Je me rappelle de ce que ma sage-femme m’avait dit : 1cm par heure en temps normal. Il me reste donc encore 5h à tenir ! Il est 17h…je suis éreintée, fatiguée, je n’en peux plus ! Mon mari me masse le dos pour essayer de me détendre, il voit alors que mon dos est recouvert de plaques mais s’abstient de m’en faire part pour ne pas me rajouter encore plus de stress. Je fais donc en plus une allergie à la péridurale. Formidable.

Je suis coincée sur le côté, je n’arrive plus à bouger, personne ne vient me voir pendant au moins 3h. Je pleure de douleur. L’anesthésiste revient et me remet une dose qui n’a pas plus d’effets que la première. Il ne dit rien et s’en va.

Je ne fais que pleurer et me crisper, les douleurs sont insupportables, je n’imaginais pas que ce soit si douloureux ! Pourquoi la péri ne fonctionne pas ? Pourquoi j’ai si mal ? C’est de ma faute c’est ça ? C’est à cause de mes contractions qu’il a foiré son coup ? Je n’ai pas été suffisamment obéissante et je suis punie ?

La gynécologue de garde vient enfin me voir et me dit qu’elle sait que ça fait des heures que je suis là, qu’elle sait que c’est dur. Je lui demande une césarienne tellement je suis fatiguée, je ne me rends plus compte de rien, je veux juste que ça s’arrête, elle me dit que non, qu’il sortira mais que je dois être encore patiente. Que je suis bien courageuse ! Qu’est-ce que j’en ai à faire du courage ? Qu’est-ce que ça peut lui faire à mon gamin que je sois courageuse ? T’es gentille mais c’est pas ça qui va le faire sortir !

L’anesthésiste revient, il me refait un troisième boost de péridurale qui n’a toujours aucun effet. Bizarrement il est beaucoup moins sûr de lui que tout à l’heure et il me dit même dans un souffle « je suis vraiment désolé, Madame« .

On me laisse là dans ma douleur et on laisse mon mari dans son impuissance. Il ne sait plus quoi faire pour m’aider. Une sage-femme entre dans la salle pour y prendre quelque chose et me dit que ça ne devrait normalement plus tarder maintenant…
Je hurle, je me crispe sous une contraction beaucoup plus forte que les autres. Elle me regarde avec des yeux ronds comme si c’était nouveau alors que ça fait plus de 24h que je douille comme une malade.

Elle s’approche de moi et me dit « euh…je vais quand même regarder où vous en êtes !« . Pour la 148è fois depuis 24h, on consulte mon utérus comme une boule de cristal et d’un coup c’est le bouleversement « Madame, on voit la tête, il arrive !« . Branle-bas de combat ! Tout le monde au poste, d’un coup je me retrouve entourée par au moins 8 personnes.

Mais depuis combien de temps il est là ???

Elle me dit « Ecartez les jambes, mettez les sur les étriers !« . Impossible.  Je viens de me rendre compte dans l’affolement qu’aucune de mes jambes ne répond plus. Je panique « je ne peux plus bouger mes jambes !« , elles sont toutes les deux paralysées par la péridurale ! On me les soulève comme des morceaux de viande. Génial, en plus je ne peux même pas me mettre dans la position que je veux. En mode éléphante couchée sur le dos. Les 2 fers arrière qui ne répondent plus, la peur dans le regard, le monitoring sur le ventre, on me dit que mon fils est en souffrance, qu’il doit sortir.

Ah bon ? je n’avais pas remarqué !

On me dit de pousser. Je me souviens que ma sage-femme m’avait dit de pousser pendant une contraction pour plus d’efficacité. Je dis que je n’en ai pas, je ne sais plus comment je dois faire pour pousser ! Les sage-femmes s’impatientent et me donnent l’injonction de pousser

Une contraction vient tout de suite après, je pousse mais je ne sens rien de ce que je suis en train de faire. Il n’y a pas que mes jambes qui sont bloquées, j’ai l’impression que toute la zone périnéale l’est aussi. Je dis que je ne sais pas si je pousse ou pas, on me dit que si, que je dois continuer comme ça. Je dis que j’ai une contraction qui arrive, une sage-femme regarde le monito et me dit que non, elle n’en voit pas, je lui soutiens que si, que je sais quand même ce que je sens quand ça me fait mal  (la seule parole sensée que j’ai eu pendant tout l’accouchement) et que je m’en fous, je pousse. On me dit que sa tête a du mal à passer, qu’il fait des va-et-vient, qu’il faut couper pour le laisser passer.

Je me souviens alors de cette réunion à 6 mois de grossesse où ils nous avaient dit qu’ils préféraient ne pas couper et laisser l’incision se faire d’elle-même, naturellement, si incision il doit y avoir. Cette sage-femme là n’a pas dû y assister vraisemblablement. Heureusement, je ne sens rien (je le sentirai après), je dis que je dois pousser encore, cette fois on m’écoute, la troisième poussée est la bonne, il sort d’un seul coup comme une anguille glissante, je l’entends à peine gémir, un petit son, on me le met directement sur moi. Mon mari qui voulait couper le cordon n’a pas le temps ni l’occasion, on ne lui demande rien, on le fait à sa place.

Je le sers, il est là dans mes bras, je regarde l’heure, il est né à 21h45. Soit 25h après mon arrivée à la maternité. Je l’aime déjà tellement. Et j’oublie tout. Tout ce qui s’est passé avant. J’oublie.

Une sage-femme me recoud pendant ce temps. La gynéco de garde qui était restée là me dit « vous voyez, ça a été long, mais ça s’est bien passé« . Ce sont sans doute ses mots à elle que j’ai repris par la suite.

2h plus tard, après avoir cajolé notre bébé, lui avoir donné le sein et l’avoir détaillé dans son ensemble, on me demande de changer de lit. La péridurale fait toujours effet sur mes jambes et elle fera effet encore jusqu’au lendemain, ce qui m’empêchera de me lever pour faire quoi que ce soit. J’ai du mal à me mettre dans mon nouveau lit, celui qui a des barrières  et qui m’emmènera vers la prison qui sera mon nouveau chez-moi pendant 4 jours : la maternité.

Cette même maternité où on me laissera dans le noir dès mon arrivée pendant des heures, d’où on renverra mon mari chez nous manu militari à peine installés dans la chambre, où personne ne m’a jamais soutenue malgré un démarrage d’allaitement difficile à part me filer des sachets de tisane au fenouil et me prêter un tire-lait, où on appuyait sur mes seins douloureusement pour faire sortir le lait, où le personnel se fichait de savoir si les 20 personnes présentes toute la journée qui venaient voir ma voisine me dérangeaient ou pas alors qu’à cette même réunion des 6 mois de grossesse on nous avait assuré que ça n’arriverait pas, où les enfants de la dite voisine ouvraient mes rideaux de séparation pour voir « ce que faisait la dame » alors que je tirais mon lait, où j’ai erré dans les couloirs vides la nuit après avoir appuyé sur tous les boutons à ma disposition et avoir appelé tous les numéros que j’avais avec mon môme hurlant de faim parce que mon sein ne lui suffisait pas et que personne…PERSONNE ne m’a apporté de quoi le sustenter pendant 1h ou n’est venu pour me rassurer, oui cette même maternité où on me demandait pourquoi je pleurais tout le temps, où on m’interdisait de rentrer chez moi parce que je n’avais toujours pas eu ma montée de lait, où je n’ai jamais vu la même personne deux fois, où le label « ami des bébés » n’était définitivement pas le label « ami des mamans ».

Quand je me suis hissée sur l’autre lit après mon accouchement, c’est en voyant tout le sang qui avait tâché le lit, ce sang qui était le mien qu’on avait fait couler en me charcutant le vagin, que j’ai dit « Oh mais j’ai perdu vachement de sang, j’ai sali tout le lit !« .

Et bêtement, par réflexe sans doute, je me suis excusée.

Arrêter de vivre pour donner la vie, ou comment la médecine te rend parano.

24 Nov

Pendant ma première grossesse, j’avais déjà remarqué que le protocole médical n’était pas le même entre la Belgique et la France.

Je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer un gynécologue en France pendant celle-ci mais en discutant avec mes copines déjà mamans ou futures mamans qui y vivent, j’avais l’impression que d’une frontière à l’autre, il y avait quand même quelques différences entre les deux pays.

1. Toxoplasmose et listériose, France-Belgique, même combat

Je ne suis pas immunisée contre la toxoplasmose. J’étais même tellement pas immunisée que quand on m’en a parlé pour la première fois, j’ai confondu avec la myxomatose et je m’imaginais que mon bébé allait naître avec des yeux rouges et le lanugo blanc.

Bon bah voilà, ça fait déjà deux dents en moins à sortir.

Je ne l’étais pas pour le premier, je ne le suis toujours pas pour la deuxième. Et pourtant c’est pas faute d’avoir été griffée maintes fois par mes chats jusqu’au sang, chats qui sortaient vagabonder la nuit et qui me ramenaient des trucs sympas à manger le matin sous ma fenêtre, donc potentiellement porteurs.

J’ai mangé de la salade dans à peu près tous les endroits possibles et imaginables. Je me souviens même en avoir mangé là où j’ai bossé peu de temps après et découvrais du coup qu’elle était à peine passée sous l’eau, et avais rougi de honte le jour où un client avait trouvé un ver dedans.

J’ai bouffé de la viande crue toute mon enfance, vu que ma mère était une grande fanatique du steack tartare.
Donc oui j’aurais déjà dû l’attraper depuis longtemps et pourtant…
Je suis donc obligée de me faire faire une prise de sang tous les mois pour ça.

La listériose, on ne m’en a pas parlé plus que ça ici, on m’a juste dit de faire gaffe à tout ce qui n’était pas pasteurisé donc éviter les fromages au lait cru mais je viens d’apprendre par exemple dans cet article que tous les poissons fumés nous sont interdits. Ca fait juste 6 mois que j’en mange régulièrement mais bon…Je ne sais pas si en France, on a d’office une liste longue comme tes intestins d’aliments interdits mais pour le coup, en Belgique, je n’ai jamais eu plus de précautions à prendre que cela ou en tout cas pas via mes médecins.

2. Le CMV (le CytoMégaloVirus) qui croit qu’il a le swag, genre

Ah ! Première différence notable. En France, quand j’en ai parlé à mes amies, aucune n’avait jamais entendu parler de ce truc chelou. Quand je demandais, naïve et innocente « et tu es immunisée contre le CMV ? » on me regardait avec des yeux de merlan frit ne sachant pas si j’avais inventé ce truc pour illustrer la paranoïa ambiante autour des risques de la grossesse ou si ça existait vraiment.

En gros quand on te parle du CMV, ça a l’air d’être le pire  truc du monde pour une femme enceinte, mais un peu comme la toxo en fait, ou comme la listériose, ou comme si on t’injectait un produit toxique directement dans l’utérus…

La toute première recommandation que j’ai eu via mon médecin généraliste pour ma première grossesse, c’était « ne vous approchez pas des enfants malades« , le principal vecteur, apparemment.

En gros, chez un enfant, le CMV passe très souvent pour un rhume, donc complètement inaperçu.
Pour un adulte, c’est légèrement différent puisque en gros, tu penses que tu vas mourir pendant des mois tellement ta tête est tournée vers ton postérieur en permanence.
Et évidemment pour une femme enceinte, ça apporte des trucs vachement chouettes pour le foetus, du style atteintes neurologiques, sensoriels, hépatiques, digestives, retard de croissance intra-utérin, enfin que des machins pour faire la fête quoi.


Bon en même temps, concernant les enfants malades, j’étais pas très friande du mouchage de nez que je ne connais pas, et les enfants ne faisaient, à l’époque, pas vraiment partie de nos vies. Des morveux, j’en croisais l’hiver dans le tram, mais je me protégeais avec mon écharpe en priant pour qu’ils passent et n’aient pas la merveilleuse idée de me tousser dessus au moment où l’on se croisait. Du coup, finalement ça m’a bien arrangée et j’évitais ainsi de devoir poupouiller des mioches. Je vous ai déjà dit que j’aimais pas les enfants avant ? (mettage de lunettes) Mais ça c’était avant…

MAIS du coup quand c’est ton deuxième, que tu t’es débrouillée comme une tanche niveau timing et que t’es de nouveau enceinte l’hiver, tu SAIS, tu en es CERTAINE,  tu vas devoir te taper les mouchages intempestifs, les éternuements à la gueule et les toux grasses qui envahissent la maison, armée de ton papier d’Arménie et de ton spray AromaForce.
Du coup, tu fais comment ? Parce que bon, tu peux pas faire comme pour la litière du chat et laisser ton mec se débrouiller avec toute la journée (hinhin), surtout si lui aussi est malade (oui ça vient toujours par groupe). Donc tu y vas, tu mouches, tu te laves les mains, tu te désinfectes sans arrêt, tes mains sont de nouveau sèches alors que tu venais à peine de sortir de ton eczéma et tu recommences pendant des jours jusqu’à ce que toi aussi tu commences à suinter du nez et à tousser en te disant que ça y est, tu l’as dans l’os et que ça ne peut pas être juste un gros rhube ce qui est en train de te faire crever à petit feu.

Ce que tu ne piges pas trop par-contre, c’est pourquoi finalement on en fait tout un pataquès dans ton pays, que tu dois également faire une prise de sang pour ça tous les mois alors que dans le pays à côté, ils ont tous l’air de s’en foutre comme de l’an 40.

3. Les résultats chiffrés…ou « oups j’ai regardé sur Docti par hasard ».

D’ailleurs parlons-en de ces prises de sang. Alors je ne sais pas si c’est moi qui devrais exiger quelque chose auprès de mon médecin mais toujours est-il que j’ai rarement eu les résultats chiffrés sous les yeux.
J’ai le souvenir qu’en France, tous mes résultats d’analyses arrivaient chez moi par courrier et je pouvais donc à loisir vérifier que mon taux de vitamine D était out of control et dans ma grande hypocondrie, paniquer à l’idée que j’avais peut-être une maladie des os de verre jamais découvertes et que j’allais me casser d’un seul coup dans mon entièreté.

En Belgique, je n’ai aucun chiffre, rien, jamais. En même temps j’ai eu une seule fois un résultat d’analyses d’un laboratoire indépendant dans ma boîte et mon médecin généraliste a dû amèrement regretter cet envoi puisqu’elle a dû m’expliquer pourquoi j’avais moins de ci et plus de ça et que non c’était pas inquiétant et que oui tu me saoules avec tes questions à la con.

Et finalement, tant mieux pour les gens comme moi qui dès qu’ils ont un chiffre commencent à paniquer s’il n’est pas dans la norme.

Ma deuxième a une petite tête apparemment, mon gynéco pour l’instant ne s’inquiète pas, pour lui c’est juste que c’est sa morphologie et à un peu plus de 6 mois de grossesse, ça peut encore évoluer.

Moi évidemment, je me ronge les sangs, les ongles, les meubles. Si j’avais eu les vrais chiffres sous le nez, je me serais certainement précipitée sur Docti pour voir que tous les bébés de gens que je ne connais pas avaient des têtes monstrueuses comparées à celle de ma fille et j’aurais pleuré toutes les larmes de mon corps en finissant de grignoter ma chaise et en ne comprenant rien à tous ces percentiles et ces courbes de croissance lambda pour des bébés qui ne le sont pas.

Parce qu’il faut pas se leurrer, j’y suis allée sur Doctissimo hein, j’ai regardé sur les forums et tout sauf que bah sans point de comparaison, j’ai rien à comparer et du coup rien pour paniquer plus que ça à part attendre la prochaine écho pour savoir si ça a évolué positivement ou pas.

En gros, la Belgique m’empêche de nourrir mon hypocondrie et pour ça, je l’en remercie quand même un peu parce que je crois que je suis déjà assez parano comme ça sans être enceinte mais alors quand je le suis, je deviens la Carrie Mathison de la grossesse.

Allons, allons, je sais bien que sur Docti, on vous a dit que c’était un cancer du colon mais vous avez juste la gastro…

4. Le vaccin contre la grippe

Ah ! Parlons-en tiens de ce vaccin. Pour ma première grossesse, j’ai eu la chance infinitésimale de tomber en pleine paranoïa de la grippe H1N1.
Je ne suis pas spécialement pour les vaccins, notamment les nouveaux qu’on sort à l’arrache. Oui je suis de ces hypocondriaques qui ont souvent plus peur de la médication que de la maladie en elle-même. Alors pour moi, il était évident que je ne le ferai pas. C’était sans compter sur tout le personnel médical qui m’a limite fait du chantage « on ne vous reçoit plus si vous n’êtes pas vaccinée« .
Vachement pratique, tiens. J’aurais peut-être dû changer de gynéco, mais à 7 mois de grossesse, j’étais légèrement dépassée par les évènements et j’ai décidé de faire confiance autant que je pouvais.

A l’instant où mon médecin a enfoncé l’aiguille dans mon bras, j’ai regretté cette décision prise sous la contrainte. Encore aujourd’hui, je ne suis pas sûre que ce vaccin n’aura jamais de conséquences sur mon enfant et ça, c’est une de mes épées de Damoclès à moi (et j’en ai tout un fourreau).
Du coup pour la deuxième, on ne m’a pas parlé de vaccin H1N1 mais de vaccin contre la « bête » grippe. Et tout comme celui d’il y a 4 ans, je n’ai pas envie. J’ai décidé d’être plus forte que mes médecins, ayant changé de gynéco depuis et celui-ci n’ayant pas trop insisté non plus, je vais sans doute ne pas le faire.
Pour le coup, je ne sais pas trop ce qu’il en est de la politique des vaccins pendant la grossesse en France mais j’imagine que c’est le même principe de précaution qu’en Belgique et le même merchandising aussi vu que ce sont les mêmes laboratoires qui officient dans les deux pays.

Donc voilà, être enceinte n’est pas spécialement de tout repos pour l’esprit. J’avoue avoir toujours admiré profondément les femmes qui arrivaient à vivre sereinement leur grossesse et qui prenaient un peu les précautions par-dessus la jambe en se gaussant et faisant la ronde habillées en toges romaines dans une prairie ensoleillée avec des jeunes biches et des chatons qui dansent sur Justin Bieber (oui je les imagine dans cet état d’esprit).

Moi je vais juste retourner à mes pieds de table que je n’ai pas fini de grignoter et choper la myxomatose. Merci.

Bon si vous n’avez plus de nouvelles d’ici quelques semaines, c’est que j’aurais aussi rongé mon ordinateur.